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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 07:04
lire_copertina_n.jpgOn le sait, notre système éducatif est à la peine.
J'ai eu l'occasion d'animer quelques stages ces derniers temps. Nous avons du mal à voir quelles voies nouvelles emprunter, beaucoup de collègues m'ont dit qu'ils avaient l'impression de "tourner en rond". Ce qui explique leur réaction agressive lorsque la hiérarchie leur présente des chiffres qui soulignent les résultats moyens du système lorsqu'on le compare aux autres.
Pourtant, d'autres collègues prennent des initiatives intéressantes. Il ne s'agit pas de trouver des "recettes toutes faites" (ne dit-on pas cela aux élèves ?), mais d'essayer de comprendre sur quels nouveaux fondements s'appuient ces réussites.
Personne ne peut croire qu'introduire des ordinateurs avec internet résoudra nos problèmes, mais regardons ce qui est en jeu.

illustration de Mattotti


Je suis tombé sur deux documents concernant la relation entre le système éducatif et le web 2.0..

Bon alors, je vous préviens, ils sont tous les deux en anglais, ils sont aussi le reflet de  la culture anglo-saxonne.

Le premier, je l'ai trouvé sur le You tube des profs  (^^). Hé oui, cela existe (regardez ici).

Alors, je vous la livre telle quelle (je rassure ceux et celles qui n'ont pas une parfaite maîtrise  de la langue, c'est parfaitement compréhensible, par contre la musique n'est pas terrible à mon goût).



Je ne ferais pas de commentaires immédiats pour ne pas être trop bavard et laisser la possibilité d'échanges et de débats par le biais des commentaires.

Le deuxième document est un diaporama sur le site slideshare. Il met davantage l'accent sur les technologies utilisables dans l'enseignement.


Alors, ne sommes-nous pas en train de changer de monde ??

Voici une question que je pose souvent à mes fils lorsque nous revenons à la maison en voiture....




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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 15:13
badge7652537.jpgJ'ai découvert il n'y a pas longtemps le concept de web 2.0.

Evidemment, sa définition pose problème.
Certains disent qu'il ne s'agit que d'un coup "marketing", une mode qui sera remplacée par une autre assez rapidement (on évoque déjà le web 3.0 ^^).




Peu importe l'étiquette donnée, il me semble qu'il y a tout de même des innovations relativement conséquentes concernant ce qui se passe sur le web actuel.

Je vous (re)propose le diaporama ci-dessous qui permet d'avoir quelques éléments de repères (de plus, j'en connais qui ont besoin d'une petite piquouze de rappel à propos des flux RSS).


Alors évidemment, ce concept de Web 2.0 ayant un tel succès, de multiples "déclinaisons" apparaissent: on parlera d'entreprise 2.0, de travailleurs web 2.0, de marketing 2.0, de sites / blogs web 2.0....et même d'éducation 2.0. !

J'ai cherché à en savoir un peu plus à ce sujet.
Voici donc les liens qui m'ont paru les plus intéressants à ce sujet.

- d'abord, vous avez ici le manifeste de l'éducation 2.0

Les principes avec lesquels je suis relativement d'accord:

- Apprendre est un acte social. Ça se construit à partir des échanges.
J'ai déjà ecrit dans ce blog à quel point les élèves éprouvaient des difficultés à ne travailler que de façon isolée, ils éprouvent le besoin de discuter, d'échanger avec les autres (enseignants bien sûr, mais aussi élèves). C'est, il me semble, un changement que l'on peut tous constater. Ce qui soulève d'ailleurs bien d'autres difficultés (sur la gestion du travail de groupe notamment)

- Chaque enfant peut apprendre et se développer socialement, cognitivement et spirituellement.
Je suis d'accord, mais j'enlève cependant le dernier point "spirituellement", cela doit être mon côté laïque à la française qui ressort ^^. Cela me paraît être un principe fondateur de toute éducation,  non ?

- Les gens peuvent recueillir plus rapidement de l'information qu'avant l'apparition d'Internet.
Tous ceux qui utilisent le web, les agrégateurs de flux RSS doivent savoir ce qu'il en est. La quantité d'information et la rapidité de diffusion sont effectivement impressionnantes. L'enjeu est donc plus que jamais de savoir ce qu'on fait avec cela.
Etre capable de chercher, de sélectionner, de synthètiser, d'utiliser, de valider tel ou tel type d'information deviennent des savoir - faire dont la maitrise est cruciale.

- Le réseau Internet facilite une multitude de forme de participation.

Pour le meilleur comme pour le pire. A cet égard, je viens découvrir un réseau social FaceBook (voir mes identités numériques dans la rubrique "c'est perso" colonne de droite). Sitôt connu, on se rend compte qu'il possède un potentiel très intéressant, mais avec des réserves importantes (je vous conseille ces deux articles: l'un d'un blog dont j'ai déjà dit tout le bien que je pensais: CICLA71 avec cet article; l'autre est un article écrit par Aziz Haddad dans Mashable)

- Les étudiants et les enseignants sont des producteurs de connaissance. Ils sont beaucoup plus que de simples récepteurs passifs d'informations et de connaissances.
Rien à rajouter !

Il y a d'autres aspects dans le manifeste qui me gênent un peu plus, ils se situent dans une tradition peut être un peu trop anglo-saxonne à mon goût (ou c'est moi qui suis trop franchouillard ^^).

A vous de voir...et de commenter !

- sur Facebook, il existe un groupe concernant l'éducation 2.0

utopies-navigation.jpg

- J'ai trouvé (encore hé oui) des sites francophones très intéressants sur la relation entre les TIC et l'apprentissage:

1 / le blog de Bruno Duvauchelle est très pertinent: il suffit de lire les 3 premiers
            articles pour s'en convaincre !

2 /  le blog de Florence Meichel nous donne beaucoup d'outils pour tenter de nouvelles pratiques. Elle est à l'origine du réseau Apprendre 2.0

3 / J'ai trouvé cet article sur le site de prépaclasse.net  très instructif.


- à cette adresse, vous avez une représentation de l'école 2.0 (en anglais)

- comme toujours, François Guité demeure la référence par sa clarté et sa rigueur. Dans ce billet, il nous montre l'ampleur des changements. Voici par exemple le schéma qu'il a réalisé à ce sujet.




Alors, quelles réactions ? Au choix...

1 / Pff, encore une mode dont la caractéristique est d'être vide de sens...
2 / M'ouais, c'est une vision techniciste, anglo-saxonne...
3 / il y a des choses intéressantes, mais on en est très loin (problème de matériel, accès
     à la salle multimédia, formation des enseignants et des élèves...)
4 / C'est super ! Voilà ce qu'il nous faut...alors qu'est-ce qu'on attend pour être 2.0 ?

Evidemment, il y a une palette beaucoup plus large... c'est à vous de voir...

Un petit jingle avant commentaire ? Au choix






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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 09:30
martine-fait-ses-comptes.jpgBon....D'accord, je sais, je sais... C'est la troisième Martine en trois billets...
Mais c'est plus fort que moi: je ne peux plus m'en passer, je suis addict ^^


Je voudrais aujourd'hui faire le point sur le blog.
Comme je l'ai déjà écrit, SOS...SES...Je Blogue ne remplace pas un cours, c'est un complément qui me permet d'aborder différents sujets, d'approfondir certains thèmes, de diffuser les quelques savoirs acquis, de discuter, de réfléchir à ma pratique d'enseignant et d'acquérir quelques compétences dans les nouvelles technologies...le tout à la façon web 2.0




C'est un peu narcissique, c'est vrai...encore que si d'autres personnes éprouvent l'envie de lire et de partager leurs expériences...
Justement, voyons voir...


Nous sommes à la fin du mois d'octobre, on peut faire un premier bilan de cette  rentrée 2007.

Dans quel état se trouvaient les statistiques de SOS...SES...Je Blogue en octobre 2006, il y a tout juste un an ?

- visiteurs uniques : ....................2 877
- pages vues: ............................14 300

A l'époque, j'étais déjà sidéré du résultat: " et dire qu'avant, à peine 100 personnes étaient "intéressées" par mes cours... aujourd'hui, un blog de SES intéresse 2 800 personnes, je n'en reviens pas..."


Quel bilan puis-je tirer un an après ?

Voici les statistiques d'octobre 2007:

- visiteurs uniques:.......................9 500  (soit une multiplication par 3)
- pages vues:.......................... 330 000  ( soit une multiplication par 23 !!!)

Voici ce que me dit mon hébergeur (overblog)

overblog-2007-octobre.png
- le top 5 des articles les plus lus:
  number five:
J'vous l'avais pas dit ?... Ah bon...

      number four:
Au pays de Gandhi, c'est comme dans tous les pays, il y a des méchants et des gentils

number three:
Le saviez-vous ? Qu'en pensez-vous ?

number two:
S'il te plait, dessine moi la société

number one:
Moi aussi, je vais lire une lettre

Etonnant, non ? (en général, je dis: "c'est dingue")

D'autant plus que le nombre d'articles n'exerce pas une influence considérable.
- en octobre 2006: 20 articles
- en octobre 2007: 17 articles

D'après Google Analytics, le nombre moyen de pages vues est de 2.31 et le temps moyen passé sur SOS...SES...Je blogue est d'environ 3 minutes.


shadok07.jpg

Que puis-je dire ?


Merci...!
Bon, soyons un peu plus précis.

D'abord, il faut relativiser. En effet, ce qui compte dans la blogosphère - comme dans la recherche universitaire ^^- c'est d'être cité et référencé par ses pairs.

Or, SOS...SES reste très confidentiel si j'en juge Technorati (moteur de recherche de blogs: il m'attribue une "autorité" de 22), Feedburner ou Netvibes (entre 15 et 20 abonnés), mon "rayonnement" reste donc très faible (malgré le fait que j'ai 100 abonnés à la newsletter).
J'ai beaucoup moins de commentaires qu'il y a un an: est-ce parce qu'il y a 45 % de nouveaux lecteurs (seraient-ils plus timides ? se contentent-ils de lire ?).

Au delà de ce bilan quantitatif, j'éprouve toujours autant de plaisir à écrire, illustrer pour les cours de Sciences Economiques et Sociales); je suis heureux d'approfondir mes compétences en matière de web (par exemple, durant ce mois d'octobre, j'ai lu quelques articles intéressants en ce qui concerne "l'identité numérique").

Ces jours, la polémique enfle à propos des effets du web.

Quand je pense que certains pensent cela et que d'autres font cela , je me dis que la route est longue ^^.

Vous savez quoi ? Cela me rappelle des débats qu'on a pu avoir sur l'avènement de la télévision (je n'étais pas né), la lecture de Bande Dessinée (là j'étais né, j'en ai souffert car j'étais un gros consommateur de BD à l'époque où elle était considérée comme une sous-culture au sens courant), l'essor des radios FM...


Je continue de tenir le blog car:

- il me permet d'améliorer mes cours, de varier les supports sur lesquels s'appuie notre enseignement.

- j'essaye d'avoir d'autres relations (avec les élèves, les collègues, les lecteurs...), même si beaucoup ne commentent pas sur le blog, on m'en parle dans la "vraie" vie ^^.

- je suis persuadé que ces technologies (sous la forme d'un blog ou pas) sont un levier puissant de changements. Je sais, je cède à cette tendance néo-schumpétérienne (certains disent "mode" ^^). Tout en ayant en tête mes "pensées critiques" (voir billet précédent).

A bien y réfléchir, SOS...SES...Je Blogue reste encore pour moi un objet encore pas très bien identifié alors qu'il m'apporte une reconnaissance relative.

Je suis sincèrement surpris de l'audience du blog.


Quel est donc mon secret ?

Franchement, je vous l'ai donné: il est tout simplement dans les citations qui se trouvent dans la colonne de droite (rubrique bien vu, bien dit).


Quoi ? Vous êtes dubitatif ?

Vous faites la moue (si, si...)

Je me suis démené pour faire ma propre publicité.

Tenez, je viens de trouver un nouveau service web 2.0 qui risque de renvoyer Power Point dans les clous...Il s'agit d'Animoto

Regardez moi ce clip vidéo: j'ai mis 15 mn à la réaliser (montre en main)


Bon, il faut dire que ce service n'en est qu'à ses débuts, mais il paraît très prometteur (je sais certains diront que c'est du clip MTV, que c'est de l'image, de la pensée light, de la culture de masse de seconde zone... oh si, je les connais ces discours ;;))



Toujours pareil ? Vous restez sur votre faim ?

Peut être que cette image va vous donner quelques pistes à explorer alors...
savoir-faire.jpg
Oh ! Je sens que cela peut créer une polémique:
nous - enseignants - mettons surtout l'accent sur la première partie de la phrase (les savoirs), éventuellement sur la deuxième partie (les savoir-faire) et négligeons souvent la dernière partie (les faire - savoir).

Le web m'a permis de prendre encore plus conscience de cet aspect : je ne peux pas me contenter de mettre sur le blog le contenu tel quel de mes cours.
D'une part parce que cela ne serait pas d'une grande utilité pour les élèves (voir par exemple les commentaires de cet article), d'autre part c'est négliger les contraintes liées aux nouvelles technologies.


Sinon, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'utilise netvibes...et croyez-moi, question information...c'est du béton (mode parodique)

netvibes.png
Voilà, j'ai fini ce petit exercice de centrage sur soi-même...^^

Un petit jingle
?

oui, je sais c'est facile et j'ai les chevilles qui enflent, mais j'aime bien - non pas être prétentieux- mais la chanson ci-dessous...





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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 18:25
sriimg20041022_5289344_0.jpgVia le bloc note de Bertrand Duperrin, je suis tombé en arrêt devant cette vidéo.
Son auteur est déjà très connu (si vous êtes un fidèle lecteur de SOS...SES, vous l'aurez reconnu),  je ne ferais pas de commentaire ...
Il suffit  de relire quelques billets précédents comme celui ci par exemple ou encore celui là




Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais qu'est-ce que j'ai fait comme progrès en anglais depuis que je suis sur le web (vous avez vu ? dans la colonne de droite, on peut même traduire SOS...SES en anglais et en allemand, c'est dingue ^^)






et surtout ne me dites pas que...


prunelle-1.jpg

 

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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 07:50
longtail-shape.jpgDans le petit sondage du blog-it express, je m'aperçois que 50 % des lecteurs de SOS...SES...Je blogue sont nouveaux, ils viennent  juste d'arriver et découvrir ce blog. 
Il me faut donc les mettre un peu au goût du jour.
J'avais déjà essayé de le faire ici à propos du web 2.0 et des flux RSS (trop peu d'élèves savent ce que c'est, ils en restent à la newsletter et se contentent de recevoir  par mel l'annonce de la parution d'un nouvel article alors que leur vie peut changer après la lecture de cet article).

Je voudrais aujourd'hui reparler de  La Longue Traîne qui a été une de mes grandes découvertes l'année dernière. J'avais rédigé cet article (avec vidéo étonnante) qui me semble toujours à propos.


Via Mario tout de go, j'apprends qu'il y a peu de temps Chris Anderson a refait parler de lui ici et .
De même, fait intéressant, je découvre via Michael Carpentier que Radiohead a décidé de se passer de maison de disque et donc de distribuer lui-même son prochain album ici.

De plus en plus de voix (comme celle de Chris Anderson) s'élèvent pour expliquer que la diffusion de la musique va tôt ou tard basculer vers la gratuité et qu'il faudra revoir tous les modes de financements de cette industrie culturelle.


Pour terminer, voici comment Mario utilise la longue traîne pour ana
lyser le système éducatif (source ici) .
Il reprend les expressions de Chris Anderson pour les adapter au contexte éducatif. J'ai essayé de faire un  petit commentaire personnel:

"Il y avait peu d'élèves qui réussissaient "énormément beaucoup"; il y en a encore en même quantité, peut être même davantage".

C'est le parallèle avec l'économie ancienne (celle d'avant la longue traîne), au temps où le système éducatif était malthusien, peu d'élèves, triés sur le volet ou à l'heure actuelle, les élèves qui sont parfaitement adaptés aux écoles élitistes. Les grandes écoles prestigieuses, certains bacs...
doisneau-en-ta-te.gif
"Il y a encore beaucoup d'élèves (comme hier) qui réusssissent bien et aussi moins bien. Cette grande quantité de jeunes qui ne comptaient presque pas et qui comptent de plus en plus représent "la longue traîne", qui peut à l'avenir faire une grande différence dans l'économie de notre coin de pays. "

A côté de cette élite, il existe une très grande diversité de réussite et de talents qui sont souvent restés méconnus, peu valorisés car ils représentent chacun relativement peu de personnes. Mais si on additionne toutes ces formations pointues (avec de faibles effectifs), elles représentent un nombre conséquent d'individus.

"Alors qu'on a toujours tout orienté vers peu de "produits" qui étaient beaucoup exposés, viendra peut être le temps où la grande quantité de "produits" moins considérés (mais tout aussi valable que méritants) pourra devenir une source de fierté collective importante et la grande richesse de notre société à bâtir !"
02_slovenia.jpg

Bon allez, jingle...^^



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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 06:08
Collaboration-I-Print-C10065769.jpegJ'ai trouvé une enquête intéressante et révélatrice sur l'usage des nouvelles technologies et les 12 - 18 ans (voir ici sur le site du Clemi)


Les enseignements et les données chiffrées me paraissent largement confirmer ce que je peux voir sur le terrain.

Ce qui n'est pas sans susciter un certain nombre de questions et inquiétudes.


N.Vasaly Collaboration





Quelques données chiffrées :

- plus de 95 % des jeunes de 12 à 18 ans déclarent utiliser internet.

- 70 % déclarent l'utiliser à la maison tous les jours ou plusieurs fois par semaine alors que 65 % des jeunes déclarent ne l'avoir jamais utilisé à l'école.

- 60 % des jeunes estiment qu'il est important d'être tout le temps connecté avec ses amis.
young-steel-workers.jpgYoung Steel Workers. Post-Stalin (1961) Ivan Bevzenko (Ukraine). Oil on Canvas, 80 x 156 cm.

Deux commentaires

     1 / même si des efforts ont été entrepris, on constate qu'un fossé technologique se creuse entre les jeunes générations et l'école.

Il ne s'agit pas de soumettre l'école aux diktats des ingénieurs informatiques, mais on ne peut tout de même pas laisser l'école à l'écart de ces nouvelles technologies.

D'autant plus que dans l'enquête, 75 % des jeunes aimeraient utiliser davantage Internet à l'école, voudraient que les enseignants les aident à améliorer certains aspects.

Je cite un passage de l'enquête:

"Toutefois, malgré leurs pratiques importantes et leur intérêt pour ces médias , ils se révèlent moins compétents qu’ils ne le pensent et ne le disent. Ils ne maîtrisent pas toujours les notions et les termes leur permettant de décrire et d’expliciter leurs pratiques, ou de construire leur propre point de vue sur ces médias.
Ils demandent de l’aide pour mieux utiliser les médias électroniques, développer des habiletés, mieux comprendre les mécanismes qui sont à l’oeuvre dans la production d’informations en ligne comme dans la communication à distance, acquérir des compétences  critiques "

Tout n'est pas noir, c'est vrai, on trouve même d'excellentes initiatives chez les collègues (vous avez ici un cas concret très intéressant: CICLA71)

A titre d'exemples anecdotiques:

- l'année dernière, les élèves de seconde m'ont dit que c'est en ECJS (éducation civique) qu'ils ont le plus utilisé les nouvelles technologies (création de blogs et de diaporamas). Or cela ne représente qu'une heure tous les 15 jours...

- je remarque que beaucoup d'élèves ne savent pas réaliser quelques opérations élémentaires. 9 élèves sur 10 ne sait pas envoyer sur sa boite mel une pièce jointe en format traitement de texte...

- enfin, j'ai interrogé récemment des secondes sur B2i qui est censé valider leurs acquis en matière informatique. Les pratiques sont variables, certains l'ont fait, pas d'autres, au lycée, on en parle pas...

Lundi, un inspecteur vient au lycée, c'est en quelque sorte le monsieur TIC (technologies de l'information et de la communication). Je serais curieux de voir le discours que l'institution va tenir à ce sujet. J'aurais peut être l'occasion de vous en reparler.

mp3.gif

     2 /
Je voudrais à nouveau souligner l'importance du groupe des pairs chez les jeunes.

La communication se fait entre eux par MSN (pour bavarder entre potes), par SMS (pour fixer des rencarts, avertir ses vieux...).

Dans l'enquête, on montre que leur aisance relative dans l'utilisation des nouvelles technologies est le résultat de leurs tâtonnements personnels à la suite d'échanges entre amis.

Lors de recherches avec eux au CDI, j'ai été frappé de l'influence du groupe des pairs. Ils devaient rechercher une revue qui comporte des enquêtes sur les produits de consommation courante. Je leur posait la question:

"Lorsque vous avez envie d'acheter un lecteur Mp3 ou un PC (donc qui exige un minimum de compétences techniques), comment faites-vous pour prendre votre décision sur tel ou tel produit ?
Ben, je demande aux copines ce qu'ils ont, et ce qu'ils en pensent. S'ils me disent que c'est bien, alors je prends le même...
"
Ce type de réponse revient très souvent.

Je ne sais pas vous, mais moi, ce n'est pas la première démarche qui me vient en tête. Lorsque j'achète un objet de ce type, je multiplie les recherches dans toutes les directions. En général, j'aime assez les tests réalisés par les associations de consommateurs, j'essaye de me faire mon petit tableau comparatif à moi, de devenir un peu plus "expert". Ce qui n'empêche pas évidemment de demander l'avis de mes pairs. Question de méthode...et de génération ?

Un des points qui m'a frappé dans l'enquête, c'est qu'ils demandent d'utiliser plus souvent internet, notamment en accès libre.

Personnellement, je trouve que l'analyse sociologique réalisée par Dominique Pasquier est très pertinente.


Cf
cet interview de l'auteur dans Sciences Humaines ici et la référence au livre sur le site du CNRS ici





Par contagion:

Aaaah , je vois que SOS...SES... avait déjà traité le sujet sous d'autres angles:

- cet article montre le potentiel mais aussi les limites des nouvelles technologies dans notre enseignement.

-  Voici ici une de mes premières réflexions sur le sujet, à la relecture, je trouve que le post n'a pas pris une ride (les élèves en ECJS doivent s'en rendre compte...).

- Enfin ce dernier post reste de bonne facture, il parle des d'jeunes
.

- ce que dit madame le ministre


Si je vous dis que cela fait un mois que cet album tourne en boucle, vous ne l'écouterez pas ?





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9 octobre 2007 2 09 /10 /octobre /2007 05:50
bonnet_dne.gifDimanche, en achetant le JDD (je voulais absolument  garder un souvenir du match de samedi soir, et notamment de la deuxième mi-temps héroique des bleus ^^), je tombe sur  l'interview de Daniel Pennac, un romancier.
Son dernier livre (qui va sortir cette semaine) raconte l'histoire d'un cancre.
J'ai trouvé cet entretien particulièrement touchant, je vous livre les meilleurs passages (j'ai souligné les phrases les plus importantes)



Extraits:

Vous aviez honte d'être un cancre. "J'étais compromettant", écrivez-vous...

Je ne l'étais pas à la récré, où j'étais assez physique. Quand je formais une équipe de ballon prisonnier, on perdait rarement. Et j'étais champion du monde de polochon! 
(...) On n'envisage le cancre que par ses processus de compensation: il fait le clown, il est agressif ou complètement léthargique. Ne reste que l'image de l'élève qui déconne. Mais que ressent-il, ce cancre qui s'entend dire à longueur de journée qu'il est bête, paresseux, tricheur et coupable de "le faire exprès" ? Il finit par le croire.


Surtout quand les profs l'humilient...

Je n'ai plus aucun souvenir de mes profs, à cinq exceptions près. Deux bourreaux, dont ce crétin, en 6e, qui notait mes dictées négativement et faisait régulièrement la même plaisanterie: "- 25, Pennacchioni, ça ne se réchauffe pas !" Et trois sauveurs. Des gens que j'ai vraiment aimés: un prof de maths, une prof d'histoire et un philosophe qui m'ont sorti de ma cancrerie en me passionnant pour leur matière. C'est grâce à eux que je me suis construit. Parce qu'on ne se construit pas sous le regard méprisant ou inquiet d'adultes qui se contentent de demander: "Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?"

(...)

04_hr.jpg

Pourquoi l'ancien cancre est-il devenu enseignant ?

Au départ, pour des raisons très banales, très statistiques: je voulais avoir du temps pour écrire, il y avait les vacances, je voulais être économiquement autonome et mettre de la distance entre ma famille et moi...
Comme premier poste, le hasard m'a flanqué dans un collège de Soissons, dans l'Aisne, avec des adolescents en classes dites aménagées. Des adolescents qui me ressemblaient au même âge.
Dès les premières heures, j'ai passionnément aimé ce métier. Je retrouvais en mes élèves tout ce que j'avais subi comme cancre, tout ce que je m'étais fait subir à moi-même. Toutes mes affabulations. Parce qu'un cancre, c'est un malheureux qui affabule, il ne cesse de justifier ses incompétences par du discours... Je savais si bien comment ils procédaient ! Pas la peine de me raconter vos salades: j'en sors et je vais vous en sortir !


Comment ?

Travailler en dédramatisant. La porte de la classe est fermée. Il y a trente élèves et moi, entre quatre murs. Nous y sommes. Théoriquement, je ne devrais qu'avoir à transmettre un savoir à des intelligences ouvertes, qui n'y résisteraient pas. C'est une vision idéale de l'enseignement.
L'élève est aussi un adolescent avec ses états d'âme, ses faiblesses, ses rejets... Je dois régler ces problèmes, sinon, je fais quoi ? Je fiche le camp ? Peu m'importe à moi, professeur de français, les raisons pour lesquelles untel fait tant de fautes. Je suis là pour le tirer d'affaire. Bien sûr je peux échouer, ça m'est arrivé. Trop souvent.


Parfois, le retard est tel qu'il est difficile de le combler...


A chaque fois que nous professeurs écrivons dans un carnet de notes "Manque de bases", nous voulons dire "Ce n'est pas de ma faute".
Mais ce qui compte c'est de savoir si ce gosse sera remis sur pieds quand il quittera ma classe. Je ne veux pas paraître péremptoire mais jusqu'en 3ème, je pense qu'un élève qui ne souffre pas d'un handicap lourd peut être facilement remis à niveau dans sa pratique de la langue.


Source: le JDD, dimanche 7 octobre 2007


Cela m'a fait une piqure de rappel:

1 / nous, enseignants, travaillons sur de l'humain, qui a ces états d'âmes, ses humeurs changeantes, un passé, une histoire. Ce n'est pas un objet posé, qui réagit mécaniquement à des stimuli

Ce qui est en jeu dans le triangle élève - savoirs - enseignants, c'est la relation interactive qui relit ces 3 variables. Je reconnais qu'il m'arrive de m'énerver, de pester contre les élèves qui ne travaillent pas, qui échouent y compris sur des questions qui me paraissent faciles. La tentation est grande de leur faire ressentir ma colère dans l'espoir de les faire réagir...mais souvent, c'est pris comme une humiliation personnelle, l'élève se sent dégradé et s'enfonce encore plus...

2 / Je suis entièrement d'accord avec Pennac sur le "manque de bases". J'utilise souvent une métaphore sportive. Nous devrions être des entraîneurs et non uniquement des sélectionneurs.
Sélectionner les élèves, tout le monde sait le faire: qui ne sait pas reconnaitre un bon élève ?
Entraîner les élèves, c'est déjà beaucoup plus difficile: cela suppose d'être des éducateurs donc de leur donner les fondamentaux (connaître les règles du jeu, maîtriser quelques compétences essentielles) pour qu'ils puissent jouer (produire eux-mêmes)

3 / Enfin, personne n'est dupe, il y a des élèves qui ont plus de difficultés que d'autres, qui mettent plus de temps à apprendre, que leur propose-t-on ?
François Dubet dans son livre "Qu'est-ce qu'une école juste ?" La République des Idées Seuil avait déjà posé le problème.
Certes, Daniel Pennac se rappelle ses souvenirs d'une autre école, celle de la fin des années 50 où il subissait des humiliations, où il existait des nombreuses voies de relèguations...Ce n'est plus le cas maintenant...^^


sriimg20041022_5289344_0.jpg

Quelques autres cancres célèbres (merci François Guitef)
 Albert Einstein :
Incapable de lire avant 7 ans, ses parents croyaient qu'il était « moins que normal ».
L'un de ses professeurs l'a décrit comme « lent d'intelligence ».

Michael Jordan: A été retranché de l'équipe de basketball de son école secondaire.
Il aurait déclaré : « J'ai échoué coup sur coup dans ma vie. C'est pourquoi je réussis. »

Ludwig van Beethoven: il s'est fait dire par son professeur de violon qu'il était
« nul comme compositeur ».

Charles Darwin: dans son autobiographie, il écrit : « J'étais considéré par tous
mes maîtres et mon père comme un garçon très ordinaire, plutôt sous la moyenne
de l'intelligence. »

Thomas Edison: il s'est fait dire par ses professeurs qu'il était « trop stupide pour
rien apprendre. » Il fut congédié de ses deux premiers emplois pour ne pas être assez
productif.

Louis Pasteur:
Élève médiocre, il a terminé 15e sur 22 élèves dans un
cours de chimie.


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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 06:30
ego.jpgJ'avais un peu négligé le blog durant les vacances d'été...

Mais je découvre avec un réel plaisir que d'anciens lecteurs sont encore restés fidèles et qu'il y a beaucoup, mais alors beaucoup de nouveaux...

Voici donc un billet qui flatte mon ego (je m'aime et je m'aimerais toujours comme le chante Francis...^^)



Après une reprise pépère -on dirait l'AJA en début de championnat-, les évènements se sont précipités ce week end (comme l'AJA face à Marseille ^^).

SOS...SES a battu à le record de pages vues
.

Regardez vous même:
- du 1er au 10 septembre: environ 800 pages vues par jour
- du 10 au 236 septembre: environ 1 400 pages vues par jour
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Il y a 95 abonnés à la newsletter...et seulement 18 au flux RSS (c'est trop peu, peut être cela s'explique-t-il par le fait qu'il y ait 45 % de nouveaux lecteurs, ils n'ont pas subi le bourrage de crâne que j'ai réalisé en faveur de netvibes et des flux RSS ^^)

Des sites m'apportent beaucoup de visites: Toile SES (merci Marjorie) et SES-Limoges (merci Jean-Paul) et la revue de presse SES (merci Claude)...

maltete-05.jpg photo de René Maltête

Il n'empêche, cela met une pression assez terrible:

- l'angoisse de la page blanche: trouver des sujets est un vrai casse-tête.
Les contraintes sont nombreuses: je ne peux pas traiter de tous les sujets de SES, je ne veux pas faire moins bien ce que d'autres - collègues, médias, universitaires- font déjà, les billets ne doivent pas être trop longs, je dois trouver des ressources qui ne sont pas celles des cours...

- je publie un certain nombre de réflexions / pratiques: des collègues me lisent, épluchent ces billets, je dois accepter d'être jugé et critiqué (alors que je suis un être parfait, que je m'aime tellement...^^), des élèves me découvrent etc...

- il me faut souvent trancher des dilemmes: je dois apporter des savoirs, des raisonnements pour faire découvrir et partager les SES mais il faut aussi y mettre les formes pour ne pas tomber dans un jargon et un obscurantisme qui rebute; je dois fournir des éléments de réflexion rigoureux et distanciés, respecter une certaine neutralité mais en même temps certains thèmes sont polémiques, exigent un engagement un peu plus personnel...

id--es-noires.png Idées Noires de Franquin, edition Fluide glacial, 1981

Remarquez, je dis cela, mais toutes ces questions, on se les pose aussi lorsqu'on rentre dans une classe, non ?

Merci encore...

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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 10:15
5-450x395.jpgCe matin, je dois élaborer quelques évaluations et corriger des copies.
J'avais repéré, il y a quelques temps, un lien sur l'évaluation qui me paraissait important. Mais je n'avais pas encore eu le temps de le lire.
Je décide donc d'y jeter un coup d'oeil. Comme souvent, le rapport est de qualité, il confirme quelques impressions de terrain et me permet de clarifier un peu mieux ma pratique d'enseignant de base.


Les profs, un best seller...


Je vous livre quelques ex
traits que j'essaye de commenter

Extrait n°1: "Le système traditionnel français de notation a longtemps été lié à une pédagogie de l’émulation ou de la contrainte, promouvant une évaluation de type « récompense-punition ».
Ce système a été mis en cause par de nombreux analystes, du fait du caractère illusoire du contrôle précis des acquis via la méthodologie « notes-classement », et de par la nécessité
d’une meilleure prise en compte de la démarche intellectuelle et des progrès des élèves (...)

Nombreux sont les observateurs (professeurs, inspecteurs) qui attestent de la maîtrise par certains élèves des connaissances nécessaires pour réussir les contrôles ou examens scolaires, et de leur grande difficulté à mobiliser ces savoirs pour comprendre et agir dans une situation concrète de la vie quotidienne, ou pour résoudre un problème nouveau dans un contexte scolaire."


Ce sont effectivement des remarques que j'ai pu faire: qui n'a pas utilisé ce pouvoir de "récompense-sanction" pour asseoir son autorité ? Qui n'a pas constaté, même chez les bons élèves, que les savoirs se sont évaporés après 1 ou 2 mois ?

Alors sont apparues:
- les séances de méthodologies: apprendre à exploiter un texte, un graphique...Mais là encore on n'a pas échappé au caractère artificiel de ce type d'enseignement

- les fameuses grilles où tout devait être évalué: les recherches, la méthode d'analyse, les objectifs de savoir... La réussite a été plus ou moins au rendez-vous: trop de critères tuent la pertinence de l'évaluation, une fois qu'on a repéré tous les objectifs non-atteints (et on mesure tous nos défauts ^^), on fait quoi ? Des séances de méthodologie ...

Il me semble, à l'expérience, que ce qui "marche le plus", c'est de réactiver ces savoirs plusieurs fois au cours de l'année: à l'occasion de recherches, d'exercices, d'analyse, on demande aux élèves de réutiliser des termes ou des raisonnements déjà appris (les fameux fondamentaux...)

bulletin-note.jpg

Extrait n°2: "Les missions traditionnelles de l’école restent fondamentalement au coeur du système de formation : transmettre la culture et les valeurs communes de notre république, forger une conception humaniste de notre société, permettre à chaque jeune de trouver sa place et de se sentir partie prenante du monde dans lequel il vit.
La pérennité de ces conceptions ne saurait masquer cependant les profondes et rapides mutations du contexte économique, social, politique dans lequel l’école est immergée et auquel, d’une manière ou d’une autre, elle doit préparer le futur adulte qu’elle forme.
L’explosion des connaissances, l’évolution des moyens d’action sur le proche environnement de l’être humain, le développement grandissant des technologies de l’information et de la communication, entraînent de fait une « mondialisation » des activités humaines. La société qui se dessine est marquée par l’incertain et le mouvant, par une complexité grandissante de l’environnement immédiat de chaque travailleur, du fait de l’interdépendance accrue des missions et du partage d’informations. Dans cette société en perpétuelle mutation, il convient donc de s’adapter graduellement aux nouvelles con
ditions, de développer des capacités de réactivité aux changements technologiques, économiques, de s’approprier les savoirs nécessaires pour résoudre les nouveaux problèmes qui se présenteront dans la vie professionnelle, citoyenne et privée, tout en faisant preuve de maîtrise sur ces évolutions et de compréhension critique du monde qui se construit (dans ses aspects sociétaux, économiques,politiques)."


Chez les enseignants (et je m'y inclue évidemment), il y a toujours cette crainte que les missions traditionnelles de l'école disparaissent (voir tous les débats depuis 15 ans sur éducation / instruction etc...) au profit d'autres missions ("on ne fait pas de la garderie, de l'animation....").
Je souhaite donc enseigner des savoirs savants, mais je me rends compte également que notre position de détenteurs de ces savoirs s'est trouvée largement déstabilisée par les médias et les nouvelles technologies. Essayez de donner un devoir de type bac, ou un exposé sur un sujet préçis...et vous
obtiendrez des "couper-coller" (c'est vrai que c'est tentant, non ?). Faites faire des recherches, et vous verrez des élèves qui ne citent aucune source (je l'ai trouvé sur internet) ou des sources qui peuvent poser problème (c'est sur un forum...). D'un autre côté, la masse de savoirs et d'informations qui circulent est incommensurable, alors pourquoi ne pas les utiliser (les manuels prennent un sacré coup de vieux...)
Je vois bien que le vocabulaire utilisé dans cet extrait va faire frissonner plus d'un collègue syndicaliste (flexibilité, réactivité...parce qu'ils voient bien la traduction possible en terme de gestion de ressources humaines). D'un autre côté, en tant qu'enseignant, savoir prendre un risque calculé, avoir l'esprit critique etc...sont aussi des compétences à mettre en oeuvre, non ?
j'avais trouvé quelques éléments de réflexion sur l'enseignement et les TIC


Extrait n°3: "La focalisation sur la notion de compétences permet donc de porter une attention accrue aux processus d’apprentissage, à la façon dont l’élève apprend et utilise ses connaissances, et finalement au fonctionnement cognitif des individus.
Elle ne disqualifie pas, loin de là, l’absolue nécessité d’ancrer les apprentissages sur l’acquisition rigoureuse, étayée, de connaissances solides sans lesquelles les compétences visées ne seraient que châteaux de sable. Mais elle rappelle l’ardente obligation de donner du sens aux savoirs enseignés à l’école, d’en augmenter la portée au-delà de l’horizon de la seule réussite aux épreuves scolaires, et de mettre au premier rang des missions de l’école la formation de la pensée autonome.

La stratégie dite de Lisbonne, mise en place par le Conseil européen en mars 2000, a défini comme objectif principal la promotion d’une économie fondée sur la connaissance. Le conseil a alors souligné que «chaque citoyen doit être doté des compétences nécessaires pour vivre et travailler dans cette nouvelle société de l'information» et a recommandé l’adoption d’un «cadre européen définissant les nouvelles compétences de base dont l'éducation et la formation tout au long de la vie doivent permettre l'acquisition : compétences en technologies de l'information, langues étrangères, culture technologique, esprit d'entreprise et aptitudes sociales».

Ces orientations, confirmées par les conseils européens de Stockholm (2001) et Barcelone (2002), ont débouché en novembre 2005 sur une proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil, présentée par la Commission, concernant « les compétences clés pour l'éducation et la formation tout au long de la vie ». Cette proposition a été adoptée le 26 septembre 2006. Le document adopté précise que « selon les études internationales, on entend par compétence une combinaison de connaissances, d'aptitudes et d'attitudes appropriées à une situation donnée. Les compétences clés sont celles qui fondent l'épanouissement personnel, l'inclusion sociale, la citoyenneté active et l'emploi ».


On va retrouver les débats déjà connus: sur l'Europe, sur le concept de compétence (cf chapitre de Terminale et article ici), sur le fameux socle commun à la française...

Beaucoup de choses à dire évidemment, pas tellement sur les principes (tout le monde, je pense peut être d'accord là-dessus), mais sur les modalités de mise en oeuvre (si le socle commun, c'est prendre les programmes des matières principales et de surligner les aspects essentiels, alors....).
J'avais évoqué ce débat sur la notion de compétence ici


Extrait n°4:

"Définitions et caractéristiques des compétences, du point de vue institutionnel

Les mots clés qui repèrent le mieux les exigences institutionnelles (internationales, européennes, françaises) concernant les compétences de base,
devant être acquises lors de la formation initiale et développées tout au long de la vie, sont :

transversalité : les compétences recouvrent plusieurs disciplines, elles s’exercent dans des situations variées ;

contextualisation / décontextualisation : la compétence doit être maîtrisée et évaluée à travers des situations concrètes, les plus proches possible de celles rencontrées dans la vie réelle ;

complexité : les tâches, les situations de mise en oeuvre des compétences sont par essence complexes, requérant la mobilisation de savoirs, savoir faire, capacités, attitudes variées ;

intégration : les compétences intègrent diverses disciplines, diverses facettes (capacités, attitudes, connaissances)."

Dans le rapport, j'ai trouvé ce schéma qui m'a fait penser un peu à l'esprit des TPE (travaux personnels encadrés). Je trouve qu'il y a des innovations intéressantes, même si cela pose un certain nombre de problèmes (construction d'une échelle de compétences, valorisation d'éléments acquis en dehors de l'école pour certains et donc pas pour d'autres, etc...)
comp--tences.png

Bon, je vais essayer d'introduire quelques questions dans mes évaluations qui soient un peu plus transversales et complexes. Certes, il y a aura toujours des questions classiques de savoir et savoir faire; mais je rajoute quelques situations nouvelles n'exigeant pas une réponse toute faite (je récite le cours) mais l'élaboration de raisonnements nouveaux (à partir des éléments de cours, des acquis personnels, des documents...)

Il me reste juste à vous donner l'essentiel: le lien qui permet de lire ce rapport.

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23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 11:22
chaprot.gifEn ce moment, le retour à l'ordre et l'autorité correspond à une demande sociale assez forte. J'avais déjà écrit un certain nombre de billets sur ce thème voir ici et la.



Les dingodossiers Gotlib Dargaud editeur


Je voudrais en profiter pour raconter une expérience en Education Civique Juridique et Sociale avec les classes de seconde (1 heure tous les 15 jours)

Il s'agit de la première séance de l'année. Nous devons présenter le contenu et la façon de travailler durant l'année afin de montrer la différence avec le collège.

Souvent les élèves définissent la citoyenneté par le fait d'avoir des droits et des devoirs (ce qui n'est pas faux évidemment).
A ce moment là, je leur pose la question: "Etes-vous des citoyens ?".
Ils me répondent
par la négative en justifiant cela par le fait qu'ils n'ont pas le droit de vote tout en étant un peu gêné de leur réponse (s'affirmer comme un non-citoyen n'est pas évident, non ?).

Il s'agit de montrer que la citoyenneté ne se réduit pas à un vote ou même à des droits et des devoirs. Alexis de Tocqueville avait déjà montré qu'il s'agissait aussi d'un état d'esprit.

La discussion continue, puis nous décidons de choisir un thème d'étude pour les prochains mois.
Je pose alors la question: "comment choisir parmi les thèmes proposés ?" (j'avais au préalable proposé une liste de sujets en permettant à la classe de suggérer elle-même d'autres sujets à condition qu'ils rentrent dans le cadre fixé).
Et, tous en choeur, ils me répondent: "On voteuuuh !".
"Hé bien allons-y, votons ! mais avant de voter, ne doit-on pas prendre des précautions ?
Silence dans la classe.

"Bon, alors passons au vote".

Le premier thème remporte 13 voix sur 17. J'entends: "bon allez c'est plié"
Le troisième thème obtient le vote d'un élève: rire dans la classe.


Power-to-the-People.gif

Je décide de revenir à ma question initiale: " Rien ne vous a dérangé ? Quelles sont les précautions que l'on aurait dû prendre ?"
"On aurait dû voter à bulletin secret"
Pourquoi ?
Il est évident que certains élèves ont levé la main en regardant les autres (effet d'adhésion à l'opinion majoritaire que l'on peut retrouver dans la publication des sondages: si les sondages montrent que X est plus populaire que Y alors cela m'incite à donner une opinion favorable à X... on retrouve cela aussi dans les procédés de vente sur les sites en ligne qui demandent aux internautes de voter).
L'élève qui a été le seul à voter pour un thème a lui aussi subi une pression à travers les rires des autres.

Deuxième aspect important: un élève, à travers sa remarque, semblait croire que ce n'était pas la peine de continuer le vote puisque 13 élèves sur 17 ont voté pour un thème.
Ce qui souligne un travers bien connu: la démocratie, c'est certes la majorité qui décide, mais elle ne doit pas devenir tyrannique (cf A.de Tocqueville) et doit pour cela respecter la minorité. Pourquoi ?
Quelques élèves mettent en avant des arguments d'ordre moral... Je voulais leur montrer qu'en démocratie, si la majorité doit respecter la minorité, c'est parce que cette dernière peut (et doit) devenir un jour la majorité.


jour_du_vote_1-2.jpg

Voilà, cette séance a duré une heure. C'est rien, cela passe vite, mais je pense que je pourrais me resservir de cette petite expérience.

Je termine par quelques liens sur l'éducation que j'ai bien aimé (à vous de voir):

- j'ai revu cette chanson de Renaud (je sais, c'est un peu démagogue, certains trouvent que Renaud est trop ceci ou trop cela....^^ mais quand même...)

- Deux billets de François Guitef ici et

- un billet de Claude Bordes qui m'a interpellé (comme toujours)

- un excellent billet sur cette question épineuse: pour qui enseigne-t-on ?


Quelques extraits qui me plaisent beaucoup:

"Combien d'exercices proposés qui ne sont que des activités et non pas de vrais problèmes pour la pensée, des renforcements, des entrainements, des élucidations... ?"

"L'élève au centre ? Il manquait quelque chose.
L'élève au centre des savoirs. C'est mieux.
L'élève au centre des interactions entre les savoirs et lui et ses camarades et le maître et les livres..."

"On ne peut bien enseigner sans regarder chaque élève. On ne peut bien enseigner sans regarder chaque savoir et chaque obstacle qui mène au savoir..."

Sinon, j'en profite pour vous dire que j'ai résolu le problème des commentaires: vous pouvez faire un commentaire sur l'article en cliquant sur "ajouter un commentaire" en bas de cet article.

PS: si vous voulez écouter de la zizique, c'est possible, j'ai mis ma playlist, vous en avez pour un petit moment à vous détendre les oreilles avec tous les morceaux...c'est en bas à droite dans la rubrique "bien vu, bien dit"

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